Faut-il faire du NSEO sur un mauvais payeur
Voici une question que malheureusement de nombreux consultants SEO ont eu à se poser ou au moins à imaginer : faut-il faire du NSEO sur un mauvais payeur ? Bon alors j’avoue tout de suite que le titre est un peu du racolage tant ma position est marquée sur la question et que pour être franc, je ne me la pose pas vraiment. Mais… et puis, ce blog étant en lancement, vous ne me tiendrez pas grief de tirer sur toutes les ficelles :).
La question a de quoi faire peur en soi à plus d’un titre et pourtant, la situation économique de certains clients associée, à un déficit d’image dont souffrent encore partiellement les métiers du web amènent parfois des référenceurs à se la poser, frustrés de voir que leur travail dont il s’acharnent à ce qu’il soit récompensé par Google (ce n’est déjà pas toujours évident), n’est pas rémunéré…
Plusieurs cas de figure dans la relation prestataire SEO – client
Après une amélioration évidente
La prestation en référencement naturel ou payant a donné des résultats probants. Dès lors, quelle excuse peut invoquer le mauvais payeur ?
- Si ce n’est un problème d’ordre extérieur du genre à entraîner une cessation d’activité, alors le prestataire SEO ne sera pas le seul dans ce cas. Il lui sera alors plus ou moins difficile à son niveau de laisser porter son ressenti par autre chose que la fatalité.
- Si la situation financière du client n’est pas celle-là en revanche, alors, c’est vrai que la tentation est grande…
Après une amélioration moins évidente
Autre situation, la prestation en référencement n’a pas eu les résultats escomptés ou du moins, pas suffisamment aux yeux du client. On se retrouve alors avec deux hypothèses. Soit le prestataire a été clair dès le début, j’y viens plus en détails dans quelques lignes, soit le prestataire a fait miroiter monts et merveilles au client. Dans ce second cas, il lui sera bien plus facile de se confondre en excuses que d’argumenter, et il lui sera de toute façon bien compliqué de démontrer que ce qui a été promis en préambule a effectivement été livré. Il faut se méfier de ce genre de prestataires et il y en bien plus qu’on ne le croit. Carine vient d’ailleurs de nous écrire un billet sur le sujet pour vous aider à ne pas tomber, en tant que client, dans le piège des fausses promesses de SEO peu scrupuleux. Ne perdez pas de vue si vous êtes client d’un prestataire SEO, que la réalisation du devis se conteste sans difficulté comparée au discours préalablement tenu par ledit prestataire ou un commercial de l’agence SEO.
Au passage, j’ouvre une petite parenthèse pour associer à ce genre de nuisibles ceux que la twittoshère et la blogosphère appellent souvent les vendeurs de rêve. S’ils sévissent plutôt dans le domaine du blogging, ils constituent avec les quelques « gourous » du SEO une faune détestable à souhait qui contribue à véhiculer, encore aujourd’hui, le côté Eldorado du web et la réussite non plus possible mais évidente, à la fois facilement et rapidement. Et c’est justement un point qui amène, au moins en partie, de nombreuses personnes à n’avoir que peu de considération pour les métiers du web, un manque de considération qui nous amène à des questions éthiques comme ici.
Si le prestataire a été clair
À tous les gens qui liraient ces quelques lignes et qui pensent encore que le web c’est gagner des millions en glandouillant : Non, le web n’est {pas|plus} la ruée vers l’or. Ce qui fut jadis la « bulle Internet » est dorénavant un segment de marché à part entière qui demande comme tous les autres son quota d’heures de travail, d’arrachage de cheveux, de négociation et de concertation entre les différentes parties prenantes, pour – sans que cela ne soit systématique pour tout le monde – arriver à ses fins et réussir à se positionner. Seulement comme tout le monde ne l’assimile pas, il y en a encore qui pensent qu’à partir du moment où leur site ne leur permet pas de réaliser 25% de ventes en plus après quelques heures de travail, c’est que le travail a été mal fait et du coup ils ne paient pas… À tous ceux là, je décerne volontiers un joli carton rouge… et admets encore plus volontiers que dans notre premier cas que la tentation est grande pour le SEO de lui faire payer d’une autre manière…
Pas de NSEO sur un mauvais payeur
Mais il ne faut pas. Enfin, à mon sens, il ne faut pas en arriver au NSEO sur un mauvais payeur. Il y a d’autres moyens de faire respecter ses droits que de faire du négative SEO. Alors oui, c’est sûr quand on a toutes les cartes en main que c’est tentant, c’est sûr que les moyens traditionnels de récupérer votre dû ou une partie ne sont pas forcément efficaces… mais c’est toujours moins risqué qu’une situation qui pourrait se retourner contre vous. La justice regorge de cas totalement ubuesques sur le plan du jugement au regard de ce que pouvait en attendre la pensée collective, simplement parce que sur le plan du droit ils sont « dans leur bon droit ». N’allez donc pas tenter par un petit ou un gros coup de NSEO de venir garnir un peu plus les rangs de ces décisions dont on aurait pu espérer légitimement un autre verdict comme celle qui a fait grand bruit tout récemment. S’il s’agit d’une situation qui se répète trop souvent, malheureusement pour vous quelque part, vous devriez maintenant connaître au moins un bon organisme de recouvrement.
{À moins que|Sauf si|Ou alors}…
Alors ce qui suit doit être interprété avec soin et c’est pourquoi je vais tenter de sous-peser chacun des mots qui suivent. Il y a NSEO et NSEO… Si vous blastez depuis des splogs autogénérés à base de soupe style ragoût de gueux moyenâgeux et ancrez avec le gang des trois P, c’est sûr que vous vous exposez. Mais il y a des moyens beaucoup plus subtiles de rétablir l’équilibre lié au non versement de la somme liée à la prestation.
En SEO, par le retrait des liens placés pendant la presta
Il y a de fortes chances qu’au cours de cette prestation, vous ayez placé un (ou des) lien(s) d’excellente qualité sur un site que vous avez dans la thématique et que, toujours dans une optique de netlinking qualitatif en profitant de nouveaux contenus, vous ayez fait appel à deux ou trois (ou plus) de vos contacts dans la thématique pour placer un (ou des) lien(s) vers le site de votre client. Imaginons maintenant que vous ayez ; comme c’est souvent le cas si vous avez un portefeuille clients conséquent ; d’autres clients dans la thématique ou dans une thématique connexe. Aucun tribunal ne vous condamnera jamais à quoi que ce soit si vous modifiez (bien que le lien en serait théoriquement moins bon) le lien pointant initialement vers votre mauvais payeur pour le faire pointer vers un client honnête. Cela peut très bien n’avoir que peu de conséquences, mais pas nécessairement. Le cas échéant, c‘est peut-être plus du non SEO que du négative SEO, je laisse là-dessus les puristes du wording s’accorder sur le terme, toujours est-il que le retrait de quelques bons liens peut parfois avoir des conséquences assez dramatiques sur le positionnement et donc le trafic d’un site. Cela le serait d’autant plus qu’on peut penser que le client mauvais payeur n’a probablement pas derrière lui de solides prestations de référencement et avec elles de netlinking apportant ces quelques liens « de couverture ».
En communication et en e-réputation
Alors on ne parle plus ici de SEO ou négative SEO mais la communication et la e-réputation peuvent quelque part y contribuer et ne feront de toute façon pas de bien au mauvais payeur. Ce n’est pas parce qu’en tant que SEO on lutte régulièrement contre ces problématiques que l’on n’est pas – quand on est dans son bon droit j’entends, pas pour le plaisir – en mesure de les instiguer. Je vous laisse trouver vos propres exemples qui rendraient parfaitement légitimes une (ou des) publication(s) qui ne fait pas vraiment bonne publicité, mais il y en a de nombreux.
Image
Photo de la marionnette par Mick Cam. J’ai profité ici du mot « ficelles » dans le premier paragraphe mais surtout de ce que le sujet puisse être tendu pour détendre un peu l’atmosphère avec la photo de cette marionnette pour temporiser vos bras vengeurs ;).
Laisser un commentaire